Les Obsèques du père Paul Bailly ont été célébrées, sous la présidence de Monseigneur Denis Jachiet, vendredi 5 février 2021 à 14h00 en l’église Sainte-Anne de la Butte-aux-Cailles
Film de la cérémonie des obsèques
Photos de la cérémonie des obsèques
La paroisse Sainte-Anne est en deuil. Le père Paul Bailly nous a quittés dimanche 31 janvier. Rattrapé par sa maladie, il est mort rapidement, après avoir donné les premiers signaux inquiétants de la dégradation de son état de santé. Quand nous l’avons vu, les prêtres de Sainte-Anne, samedi 30 janvier au matin pour lui donner les derniers sacrements, entouré de sa famille, nous espérions que nous aurions encore le temps de le voir : une semaine, peut-être deux… Il est parti le lendemain, presque sans prévenir. Comme un dernier effet de sa légendaire discrétion, jusqu’au bout.
« Bien faire et laisser dire ». Cette recommandation de Paulin Enfert, il l’avait faite sienne. Il « laissait dire ». La parole, aujourd’hui, est rapide et abondante. La sienne était plus rare. Mais elle venait quand il le fallait. Il avait la parole juste, qui traduisait sa profonde intelligence des situations. Il savait aussi réserver des effets de surprise, souvent avec un humour percutant. Plusieurs ont souligné combien sa parole était « habitée ». Cela est vrai. Pour un ami du Seigneur, qui sait ce qu’est le silence, oui, la parole est habitée.
Mais aussi, il « habitait » la paroisse. Il portait en lui une part de l’âme de Sainte-Anne. Il y avait pleinement sa place, par ses contacts si nombreux, par tout ce qu’il a apporté aux personnes qu’il a accompagnées, souvent aux moments difficiles, par sa disponibilité auprès de tous, par la fidélité dans l’accomplissement de ses tâches (« bien faire », disait Paulin Enfert), et simplement par l’exercice de ses tâches sacerdotales. Comme prêtre, il a voulu se rendre accessible à « tous et chacun », selon une expression qui lui était chère, à l’image du Christ qui se laissait approcher sans mettre aucune barrière. Il était discret et présent : si discret et si présent qu’on s’attend encore aujourd’hui à le voir apparaître à une porte, pour faire part d’une réflexion, ou aborder une question pastorale !
Il portait aussi la mémoire de la vie pastorale de la paroisse et de la vie du quartier, dont il connaissait l’histoire. Cela lui permettait de remettre les choses en perspective. Il avait le flair pastoral qui lui permettait de sentir là où devait se porter la mission.
Aussi, nous ressentons douloureusement son absence. Il est parti alors qu’il exerçait encore son ministère. Certains avaient des rendez-vous avec lui cette semaine, et il devait célébrer le sacrement des malades ce samedi soir, à l’occasion de la Journée des malades.
Un soir, le voyant accomplir une tâche assez ingrate, alors qu’il commençait à fatiguer, je lui dis avec plus d’insistance que les autres fois, qu’il devrait accepter enfin qu’on le remplace. Il me répondit, non moins fermement : « j’ai encore assez de force pour continuer ». J’ai compris qu’il en irait de même pour toute sa mission à la paroisse. Pour tous les prêtres de Sainte-Anne, il a représenté un modèle, nous donnant le désir de nous donner davantage dans le ministère sacerdotal qui nous a été confié.
Il a été prêtre pour « tous et chacun », à la fois père et frère, serviteur et ami. Merci, merci du fond du cœur, père Paul. « Bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Seigneur » (Mt 25,21).
Père Henri de l’Eprevier