Feuille d’informations – du 6 au 12 juin 2021

Promesse, Alliance, Présence

Selon la pédagogie divine, il est facile de comprendre que depuis les origines, Dieu promet la vie et le bonheur aux hommes, en les suppliant de les choisir vraiment. Il nous faut donc ne jamais oublier que nous sommes redevables de la volonté divine, qui s’exprime dans un cadeau, un don gratuit, prometteur. Il « suffit » de le recevoir, d’y participer en engageant notre liberté. Ainsi nous sommes sur la terre liés à la Promesse de Dieu, qui n’est pas du chantage, mais une affirmation du don, avec son explication et sa fertilité s’il est reçu et accepté. Cet acquiescement, et réception du don de la vie, nécessite une prise de conscience de notre part qui entraine immanquablement une reconnaissance. Nous reconnaissons notre vraie naissance : le don de la vie se reçoit, et nous sommes, un don prometteur. Par ce va et vient, entre Dieu et nous, il crée une alliance féconde, que malheureusement l’homme brise trop souvent par ses caprices égoïstes et orgueilleux, semblant régulièrement vouloir prendre la place de Dieu ! C’est ainsi que tout en respectant sa volonté, nous le regardons de côté, avec un peu de condescendance en revendiquant de pouvoir faire par nous-même ce que bon nous semble, avec l’illusion que nous pouvons déterminer le beau et le bien. Cette alliance régulièrement rompue a été définitivement scellée dans l’Incarnation du Fils, qui en assumant notre humanité, lui qui est vrai Dieu et vrai homme, vient rétablir ce lien, fruit de la promesse, établissant l’Alliance nouvelle et définitive.

La venue de Jésus, prouve la fécondité de la Promesse et offre une Alliance unique et éternelle. Désormais le plan de Dieu se déroule sans être remis en cause dans sa réussite. Il nous faut « seulement » y participer. Et Jésus dans son Ascension annonce aux apôtres qu’il est bon pour eux qu’il s’en aille, et que d’auprès du Père, dans son unité trinitaire, il enverrait le Saint Esprit sur la terre. Jésus quitte la terre, mais auparavant il institue le moyen de rester présent, malgré son absence, et c’est à l’Esprit qu’il confie cette mission. Jésus invente la présence réelle bien que retourné auprès de son Père. Voilà le mystère que nous célébrons aujourd’hui : le Saint Sacrement ! Le signe suprême par lequel le Seigneur, instaure sa présence définitive, au moment où donnant sa vie sur la croix, il semblait quitter l’humanité. La présence réelle de Jésus, dans le Saint Sacrement, est le moyen merveilleux par lequel Dieu garde une place sur la terre. Sacrifice d’amour, qui correspond parfaitement au don de la présence que nous expérimentons dans chaque relation de charité, dont la première d’entre toute, totale, exclusive et définitive est le mariage : Don d’une présence réciproque dans le cœur de chaque époux, qui appel à répondre, et à la reconnaissance, en portant du fruit …

Par sa promesse, Dieu garde un lien avec l’humanité qu’il établit une bonne fois pour toute dans l’Alliance nouvelle et éternelle, offrant sa présence permanente et réelle dans le Saint Sacrement.

Ce moyen de quitter, tout en restant présent, dans l’amour, vivant du don d’une présence, dans la communion, s’expérimente presque chaque année en cette période où les projets s’annoncent et que des changements interviennent. Il nous faut quitter, pour être mieux présents, dans le don, et l’action de grâce : la vie dans l’amour. Ne nous plaignions pas des nouveautés qui interviennent dans nos vies, mais sachons plutôt en toutes circonstances faire la fête sur la terre, en action de grâce, pour tout ce que l’on reçoit !! A commencer par Dieu lui-même dans le mystère du Saint Sacrement.

Abbé Guillaume Seguin