Feuille d’informations – du 20 au 26 juin 2021

Bas les masques !

Parmi les décisions qui viennent alléger le confinement, la possibilité de retirer son masque constitue certainement une mesure des plus significatives. En effet, au-delà de la liberté retrouvée de respirer sans encombre, quoi de plus important que de voir le visage de l’autre, de reconnaître la joie ou la douleur, la déception ou l’enthousiasme se matérialiser dans le regard de son prochain, de deviner l’angoisse ou l’intérêt, le soupçon ou la confiance…

Le visage traduit l’action, l’anticipe ou l’achève…

Dans la Bible, le visage est au cœur de nombreuses révélations. Cela commence par Jésus sur qui l’on crache au… visage. (Mc 14.65) ou quand son visage devint tout autre (Lc 9.29) ou encore lorsque tous ceux qui étaient assis dans le Sanhédrin, ayant les yeux fixés sur lui, et virent son visage comme le visage d’un ange… (Ac Ap 6.15)

Toutes ces actions, ces révélations sont traduites dans le visage de Jésus, comme une médiation des sentiments, du corps et de l’esprit. Révélateur de notre être, de notre âme, il est bien souvent difficile de vouloir y camoufler nos émotions, comme une expression de ce que Dieu fait de nous, dans notre pauvreté quotidienne. C’est donc bien la personne qui se révèle dans le visage qu’il nous présente.

Le visage est aussi présence du Christ dans celui du plus pauvre

Dans la Bible, Jésus ne nous enseigne-t-il-pas que dans le visage du pauvre resplendit le sien ?

Nous savons bien que nous pouvons croiser les autres, les voir sans les voir, sans prêter attention. Quand on est trop préoccupé de soi-même, on risque surtout de rater la rencontre.

Jésus Lui, est totalement donné à sa mission. Dans le regard porté sur l’autre et à son visage, c’est son amour qui lui permet d’avoir cette attention pour chacun. C’est l’amour qui lui fait discerner ce que les autres ne voient pas.

Voilà pourquoi le masque est un obstacle à l’amour de l’autre

Le regard du Christ sur chacun est un regard d’espérance. C’est un regard qui permet à l’autre de développer des potentialités qu’il porte en lui mais qui n’étaient pas encore apparues. C’est un regard de confiance.

Le regard que le Christ porte sur nous est aussi un regard qui s’émerveille et qui rend grâce.

Il sait discerner les merveilles de Dieu dans les cœurs. Il invite à les contempler et à rendre grâce. Sachons nous émerveiller nous aussi, souligner ce qui va bien, voir dans le visage des autres les fruits de l’Esprit.

Chers amis, on ne peut faire nôtre ce regard du Seigneur que si l’on se laisse regarder par lui, que si l’on vit avec lui un compagnonnage amical. Si nous vivons en sa présence, c’est lui qui par son Esprit formera en nous ce regard. Ce regard du visage est créateur, il est vie.

En cette période de dévoilement, de libération du visage corseté depuis plus d’une année, sachons avant tout reconnaître dans le visage du pauvre celui de Jésus. Ce moment de liberté retrouvée et cette période de vacances qui approche doivent aussi être pour nous un moment d’attention aux plus démunis.

Le masque tombe, une belle occasion de renouveler notre regard sur le visage de chacun, pour y déceler l’action de Dieu, l’amour et l’attention du prochain.

Sylvain Thibon

Diacre permanent