Feuille d’informations – du 24 octobre au 6 novembre 2021
Solennité de la Dédicace de Sainte Anne – Nous sommes le Corps du Christ
Joyeux anniversaire !
Le calendrier cette année fait tomber l’anniversaire de la dédicace de notre église, le 24 octobre 1912, un dimanche : une belle occasion pour notre paroisse de célébrer ensemble cette fête. Car l’anniversaire de la dédicace d’une église est une si grande fête qu’elle a statut de solennité et l’emporte donc sur le dimanche. Ne soyez donc pas étonnés que les textes de la liturgie dominicale soient différents de ceux qui sont indiqués dans votre missel, revue mensuelle, ou application ! Mais pourquoi une si grande fête pour un bâtiment de pierre ?
La dédicace d’une nouvelle église est sa consécration au culte, au cours de la première Eucharistie célébrée qui de facto dédie ce lieu uniquement au culte divin. C’est une liturgie très belle, qui comprend la dédicace de l’autel lui-même ainsi que des douze croix de consécrations fixées en général sur les colonnes de l’église rappelant aussi bien les douze articles du Credo que les douze Apôtres de l’Agneau dont les noms sont inscrits sur les murs de la cité sainte (cf. Ap 21,14). Puis vient le rite de l’encensement et puis de l’illumination de l’autel et de l’église, lumière qui seront rallumées à chaque anniversaire. Le diacre dit à haute voix : « Que resplendisse dans l’église la lumière du Christ et que parvienne à tous les peuples la plénitude de la vérité ! ».
Bien sûr, nous le savons, il est possible pour nous chrétiens de prier et d’adorer le Dieu vivant en tout lieu ; pourtant l’église occupe une place centrale dans la vie de la communauté chrétienne. Déjà le Temple de Jérusalem était le lieu de la présence divine, lieu de la rencontre entre Dieu et son peuple ; et pourtant il n’était que la figure du Temple nouveau : « détruisez ce sanctuaire, en trois jours je le relèverais » dit Jésus. Et saint Jean ajoute : « lui parlait du sanctuaire de son corps » (cf. Jn 2,19-21). Car le Temple nouveau est bien le Corps de Jésus, c’est-à-dire son Église. Ainsi, si l’église est le lieu où se rassemble la communauté chrétienne, c’est aussi et surtout le lieu où Dieu édifie son Église. Nous l’entendrons dans la préface : « Ici tu construis pour ta gloire le temple vivant que nous sommes ; Ici tu édifies ton Église, ton Église universelle pour que se constitue le Corps du Christ : et cette œuvre s’achèvera en vision de bonheur dans la Jérusalem céleste ». La fête de la dédicace n’est donc pas simplement la célébration d’un lieu de culte, mais elle est une fête du Seigneur !
Voici pour conclure les célèbres mots d’un évêque du Ve siècle, Balaï le Syrien, à l’occasion de la consécration d’une église près d’Alep : « Cette demeure n’est pas une simple maison mais le ciel sur la terre car elle contient le Seigneur. Si tu veux le scruter, il est tout entier dans les hauteurs, mais si tu le cherches, il est entièrement présent sur terre. Si tu t’efforces de le saisir, il t’échappe par sa transcendance, mais si tu l’aimes, il est tout près de toi. Si tu l’étudies, il est au ciel, mais si tu crois en lui, il est dans le sanctuaire. Et pour qu’il reste avec nous, les hommes de la terre, nous lui avons construit une demeure ; nous avons dressé l’autel, table où l’Église mange la vie. »
Père Louis Thiers