Feuille d’informations – du 25 juin au 1er juillet 2023
Ne craignez-pas…
Une fois encore, Jésus nous dit de ne pas craindre. Très clairement aujourd’hui il s’agit de ne pas se tromper d’ennemi, de discerner avec justesse qui craindre ou non. Il nous dit de ne pas craindre pour notre corps, mais de craindre pour nos âmes.
Nos corps, nous le savons, seront détruits. La vieillesse, la maladie, les accidents de toutes sortes, les altèrent. Et ils finiront même par être réduits en poussière après notre décès, que ce soit par décomposition naturelle ou crémation. Mais nous croyons à la résurrection des corps ; si la maladie et la mort sont des épreuves, nous savons que ce n’est pas la fin.
Tandis que nos âmes sont plus en danger car si elles meurent elles ne peuvent pas ressusciter. Le péché les tuent en les séparant de Dieu, source de la vraie vie. D’un côté, nous ne sommes pas responsables des accidents et des maladies qui nous atteignent, sauf si nous avons eu des comportements à risque, d’un autre côté, chacun est bien responsable des péchés qu’il commet. Ainsi, il n’en va pas de même pour l’âme et pour le corps. Si nous ne sommes pas capables de redonner vie au corps d’un défunt, nous croyons que les corps ressusciteront quelque soit la cause de la mort, et indépendamment de notre volonté. En revanche, si nos âmes meurent, au sens où elles perdent le lien avec Dieu, leur régénération n’est pas automatique : Dieu ne nous sauvera pas sans notre collaboration. Dieu nous a créés et nous ressuscitera sans notre accord, mais il ne nous sauvera pas sans notre participation.
Voilà pourquoi, au bout du compte, il n’y a pas à nous inquiéter pour nos corps, mais pour nos âmes.
Si vous le permettez, je voudrais faire une application concrète à un sujet d’actualité. Vous le savez, une nouvelle loi sur « l’euthanasie » se prépare. Avec cette nouvelle loi, le risque que nous courrons, vis-à-vis de Dieu, n’est pas d’être euthanasiés, mais d’en venir à considérer l’euthanasie comme normale sous prétexte que « c’est passé dans la loi ». Le passé proche nous fournit de nombreux exemples de lois qui, au nom du progrès, autorisent des actes précédemment interdits. Et il faut bien reconnaître qu’au bout du compte, ces lois banalisent ces actes auparavant illicites.
Le danger pour nous est donc, avant même de tomber nous-mêmes dans la transgression, de croire que, finalement, ce n’est pas si grave, et qu’au nom de la liberté, chacun peut bien faire ce qui lui plaît. Le Christ a toujours accueillit les pécheurs, il n’a jamais accepté le péché. La miséricorde ne nie pas l’existence du mal, mais elle pardonne celui qui reconnaît ses fautes. C’est comme s’il était moins dangereux de faire le mal que de nier qu’il s’agit d’un mal ; dans le premier cas, la miséricorde nous est offerte, dans le second cas, nous ne la demandons même pas… Le danger pour nos âmes n’est donc pas tant de commettre des péchés, que de cesser de reconnaître ses péchés.
A chacun de discerner s’il se place sous le regard de Dieu ou sous le regard des hommes.
Père Vincent Bellouard