Feuille d’informations – du 21 au 27 janvier 2024
Une grace, un choix et un combat
UNE GRACE, UN CHOIX ET UN COMBAT
Ce dimanche de la Parole institué par le pape François au cours de cette semaine pour l’unité des Chrétiens nous invite tous à la conversion. Saint Marc condense la prédication de Jésus au tout début de sa vie publique en quelques mots : « il (Jésus) disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » C’est finalement la condition de l’unité véritable : c’est en se rapprochant de Dieu, de sa volonté, que nous pourrons nous rapprocher les uns des autres. La prière pour l’unité porte donc à la fois une dimension communautaire et une invitation personnelle à se convertir.
Le primat de la grâce
J’ai relu il y a quelques temps le récit bouleversant de la conversion de Jacques Fesch (1930-1957). Fils d’un riche banquier de Saint Germain en Laye, il est arrêté le 25 février 1954 lors d’un cambriolage au cours duquel il tue un policier. Cet acte lui vaudra d’être condamné à mort et guillotiné. Il a alors 27 ans. Derrière les barreaux de la prison de la Santé, Jacques Fesch vit une conversion brutale. « Au bout d’un an de détention, il m’est arrivé une douleur affective très forte qui m’a fait beaucoup souffrir. […] Et brutalement, en quelques instants, j’ai possédé la foi, une certitude absolue. J’ai cru et ne comprenais plus comment je faisais pour ne pas croire. La grâce m’a visité, une grande joie s’est emparée de moi et surtout une grande paix. Tout est devenu clair en un instant. » (Jacques Fesch, dans cinq heures je verrai Dieu).
Ce beau récit de conversion, comme beaucoup d’autres témoignages, nous rappelle que « La conversion est d’abord une œuvre de la grâce de Dieu qui fait revenir nos cœurs à Lui : »Convertis-nous, Seigneur, et nous serons convertis » (Lm 5, 21) ». (Catéchisme de l’Église catholique n°1432)
Nous aussi, peut-être nous pouvons dater de manière plus ou moins précise ce moment où la grâce est venu nous visiter et nous pouvons peut-être dire : « oui, ma conversion date de tel moment de ma vie. Véritablement il y a eu un avant et un après ».
Aussi beau que soient ces récits de vie, ils ne sont finalement que le début d’un chemin de conversion, voire une étape, dans ce processus. La conversion (« teshouvah » en hébreu ; « metanoïa » en grec) est le fait de se détourner pour se retourner dans une autre direction et la Parole de Dieu nous est donnée pour nous indiquer le chemin.
« Convertissez-vous… »
L’homme a le devoir de toujours obéir à sa conscience. Mais celle-ci, comme c’est le cas pour les Ninivites dans le Livre de Jonas (première lecture), peut être obscurcie par des habitudes malsaines du groupe ou par l’accumulation de péchés personnels. Il faut alors éclairer notre conscience par la voix de la sagesse et l’écoute de La Parole de Dieu. Avec humour, c’est ce que montre le passage du livre de Jonas que nous lisons ce dimanche. A la parole du prophète annonçant la destruction de la grande ville dans quarante jours les Ninivites font repentance instantanément et unanimement (jusqu’aux vaches). La Parole de Dieu est venu éclairer leur conscience et a provoqué chez eux un réel esprit de supplication et un changement de comportement.
« … et croyez à l’Evangile »
Si le péché obscurci la conscience celui-ci peut aussi se définir comme une non-écoute de la Parole de Dieu, un refus d’entrer dans ce dialogue amoureux avec Dieu. Ainsi conversion et croissance de la foi sont un même appel : « convertissez-vous et croyez à l’Evangile » dit Jésus. Cet appel à la conversion est orienté : il s’agit de se convertir pour croire.
La conversion implique alors un réel combat « en vue de la sainteté et de la vie éternelle ». Cet appel de Jésus requiert de nous des attitudes concrètes. Reconnaître avant tout de quoi le Seigneur me demande de me détourner, de me convertir ? Quel chemin je suis invité à abandonner en vue d’emprunter le Vrai Chemin qu’est le Christ lui-même ?
A l’écoute de la Parole de Dieu, Marchons ensemble sur ce chemin de conversion.
Père Philippe-Jacques de Bengy