Feuille d’informations – du 30 juin au 6 juillet 2024
Devoir d’aimer
Une question de Grégoire de Nysse, évêque du IVe siècle, m’est tombée dessus, dans l’office de mardi : « Est-ce que chacune de nos pensées, de nos paroles, de nos actions tend vers le Christ, ou bien s’éloigne de lui ? » Devant cette question, on ne peut que se sentir humble. Appliquée à la situation politique de notre pays et du monde, c’est encore plus compliqué. Pourtant, les textes de ce dimanche nous éclairent sur le projet de Dieu pour la communauté humaine, projet qui doit être au cœur de tous nos choix.
Dieu n’a pas fait la mort
« Dieu n’a pas fait la mort, il ne se ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants. » Le livre de la Sagesse pose une affirmation essentielle. Nous sommes créés pour vivre, et la mort est toujours une blessure au cœur du projet divin. Jésus le manifeste avec éclat en guérissant une femme et en ressuscitant la fille de Jaïre. Il s’agit d’une résurrection particulièrement forte : la jeune fille est à l’aube de sa capacité à porter la vie, et elle est invitée à un dynamisme neuf : « Talitha Koum : jeune fille je te le dis, lève-toi » Dieu ne nous veut pas juste en survie, Il nous veut en vie, d’une vie qui se donne, d’une vie qui se lève.
Une communauté humaine qui n’exclut personne
Nous savons ce que signifient les pertes de sang pour cette femme guérie par Jésus : la maladie la condamne à une double peine. Celle d’une santé fragile, et celle de l’exclusion de toute assemblée, en raison d’une impureté permanente, selon la loi juive. Jésus la guérit dans son corps et peut-être sa capacité à enfanter, mais aussi, il la réintègre à la communauté humaine, et à la communauté des croyants.
Une communauté humaine juste et généreuse
Selon St Paul, une communauté qui vit du Christ a le devoir d’être généreuse. St Paul parle ici de justice économique et sociale. C’est aussi une forme du respect de toute vie. L’apôtre va encore plus loin : « c’est une question d’égalité », et notre générosité doit être à l’image de celle du Christ.
Une Eglise qui aime inconditionnellement
Ainsi, à la suite du Christ, nos choix politiques doivent être guidés par le respect de toute vie et le désir d’une société juste et généreuse qui n’exclut personne. Parce que nos discernements sont différents, ces choix, comme tant d’autres réalités de nos vies peuvent nous diviser. Cela est vrai dans nos familles, dans notre Eglise, dans notre pays comme à l’échelle du monde. Dans ce contexte parfois tendu, il est alors essentiel de nous répéter ce verset central de St Jean, au seuil du discours d’adieu de Jésus : « À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (13, 35) Cet amour est un devoir, il est une force, il est un courage, celui des disciples du Christ qui demande d’aimer jusqu’à ses ennemis.
Au-delà des élections, l’été s’annonce (enfin !) avec le ralentissement de nombreuses activités. Que ce temps soit l’occasion de relire notre vie à la lumière du Christ et de chercher comment être mieux visages de son amour en ce monde.
Père Venceslas Deblock