Feuille d’informations – du 10 au 16 mars 2024
Livret de carême avec Saint François de Salles
Faire la vérité
« Dieu est riche en miséricorde » : c’est la grande vérité chrétienne, proclamée par Paul, et que nous fêterons le 2e dimanche de Pâques ! Voilà la grande grâce, celle du salut, à laquelle nous nous préparons pendant ce temps de Carême. Alors que les lectures de ce dimanche (Année B) nous rappelle l’abondance de la grâce qui surgit du mystère pascal, nous découvrons en même temps le sens chrétien du Jugement. Le jugement est une intuition du cœur humain : beaucoup de religions non chrétiennes affirment que nos actes trouveront un jugement, seront « pesés ».
Mais cette conception archaïque du jugement est radicalement renouvelée et purifiée par l’Évangile. « Le Jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. ». Un Jugement qui établit la culpabilité de l’homme, mais qui lui fait comprendre combien il a besoin d’être sauvé. Il nous dispose à la miséricorde. Un peu comme la lumière inonde une pièce au printemps, mais fait voir combien la vitre est sale… Car l’affirmation « Dieu a envoyé son Fils dans le monde non pas pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé » reste bien vide si l’on n’admet pas qu’il nous faut être sauvé.
Chaque année, le temps du Carême nous donne de redécouvrir combien nous avons besoin d’être sauvés : le jugement de Dieu est cette lumière divine qui vient faire la vérité en nous, qui vient séparer la justice de l’injustice. Parce que cette lumière est miséricorde, nous pouvons affronter nos fautes, nos torts, nos péchés sans auto-destruction, mais avec confiance. « Tout homme qui croit en lui obtient la vie éternelle ». C’est le sens de la démarche pénitentielle qui nous conduit à recevoir le sacrement de la réconciliation : mettre nos vies dans cette douce et salutaire lumière de la bonté de Dieu. De fait, confesser ses péchés n’est jamais agréable, mais la stratégie du diable est justement de nous faire détester cette lumière bienfaitrice : « Celui qui fait le mal déteste la lumière » nous dit Jésus. C’est tellement plus facile de se confesser à soi-même… voilà la tentation. Au contraire la démarche pénitentielle de la confession est une arme redoutable contre le péché : nous faisons la vérité sur nos vies. « Celui qui fait la vérité vient à la lumière ». A la grâce de la vérité s’ajoute la grâce du repentir, celui de changer de vie.
Oui, vraiment le carême est stimulant car il nous redonne les rênes de nos vies. Notre parcours de Carême avec saint François de Sales, dans la même dynamique, nous permet de sonder nos âmes, de comprendre ce que nous vivons, d’être attentifs au tact divin, à ses inspirations, de déjouer les pièges du Malin. Nous sommes revigorés dans le désir de vivre à plein, d’accueillir la joie du salut ! Portons-nous les uns les autres dans une prière ardente, pour que la nuit de Pâques nous régénère dans la foi, l’espérance, et la charité !
Père Louis Thiers