Feuille d’informations – du 12 au 18 février 2023
« …J’étais malade et vous m’avez visité… »
Tout le monde se souvient de cette parabole du jugement (Mt. 25,36) par laquelle Jésus nous révèle que tout ce que nous faisons au plus petit de ses frères, c’est à lui que nous le faisons. Et concrètement, en cette trente-et-unième journée mondiale du malade, nous sommes invités à nous demander si nous avons visité notre frère malade. N’allons pas chercher midi à quatorze heure : notre frère malade est d’abord le « prochain » : la personne de notre famille, père, mère, frère, sœur, oncle ou tante, ou cousin plus éloigné, ou encore notre voisin de palier… Il y a fort à parier que dans l’entourage de chacun de nous il y a une personne souffrant d’un mal physique ou moral, et qui a besoin de nous.
Pourtant soyons prudents.
Nous ne sommes pas toujours les mieux placés pour nous occuper de ceux qui nous sont les plus proches. Si notre « frère » est malade, nous appelons le médecin, nous ne le soignons pas nous-même ; et les médecins eux-mêmes, pour les maladies graves, ne soignent pas leur propre famille. Ainsi, nous appartenons à un corps, celui de l’Église. S’il serait coupable de fermer les yeux, de nous dérober, face à la maladie et la souffrance, il est raisonnable de savoir demander de l’aide. Si nous avons un devoir vis-à-vis de nos proches, nous avons aussi un devoir de solidarité plus large. Si l’esprit du monde se manifeste dans le « chacun pour soi », le « je n’ai besoin de personne » ou même le « je ne veux pas déranger » ; ce n’est pas l’Esprit du Christ. Pour que la vie du Christ soit manifestée dans son corps il est bon que nous ayons le souci chacun des autres et que, dans le domaine de l’attention au malade, nous sachions tout autant visiter qu’être visité, demander la visite pour un autre que de nous proposer pour faire cette visite.
Le soucis de l’Église, à la suite du Christ, est bien de manifester attention et sollicitude à l’égard du malade et de celui qui souffre. Ce souci est porté par le corps tout entier. Chacun de nous, membre de ce corps, prend sa part pour que l’Église assume cette fonction : certes en allant visiter la personne malade, âgée, isolée, qu’elle connaît, mais aussi en signalant cette personne, à sa paroisse ou à l’aumônerie de l’hôpital, pour qu’elle soit visitée et surtout en osant demander à être visité lorsque l’on est soi-même dans l’épreuve…
La rencontre avec la personne malade cache un secret merveilleux que je peux vous révéler : si la personne malade est un visage du Christ pour la personne qui le visite, le malade, lui, voit le Christ dans celui qui le visite. Le Christ est présent a un double titre dans la visite au malade. Alors qu’attendez-vous ?
Père Vincent Bellouard