Feuille d’informations – du 12 au 18 novembre 2023
« Voici l’Epoux qui vient »
Dans l’amour, la relation doit être réciproque. La personne que l’on aime est appelée à répondre en aimant à son tour.
Toute la Bible raconte une histoire d’amour, celle de l’Alliance que Dieu construit avec son peuple. Pour exprimer cette histoire, les prophètes ont recours à l’image des noces. Dieu fait de son peuple, Israël, une épouse capable de l’aimer à son tour. La particularité de cette histoire, c’est qu’au départ, il y a une dissymétrie, un écart infini entre l’amour absolu de Dieu et l’amour fragile de son peuple. Le miracle est que progressivement, Dieu comble cet écart, en rendant son peuple capable de lui répondre. Saint Paul verra dans la Passion ce moment ultime où le Christ, en se donnant jusqu’au bout à son Epouse, l’Eglise, viendra combler le fossé qui semblait vouer à l’échec la possibilité d’être fidèle à l’Alliance (voir Ep 5,25s.).
Pour répondre à l’amour de Dieu, il faut que le cœur reste vigilant. La tentation serait en effet de se dire : l’amour de Dieu est certain, il m’aime de toutes façons, et puis, face à son amour, que valent mes petits efforts ? Les prophètes ont dénoncé cette mauvaise assurance : « l’amour de Dieu est certain comme l’aurore, il viendra comme la pluie du printemps » (Os 6,3). On en fait quelque chose d’automatique. On n’a plus qu’à jouir de la vie sans rien changer, en ne pensant qu’à soi-même.
Malheureusement, de cette manière, le cœur s’endort, la conscience s’éteint, et l’amour meurt. La lampe de l’âme n’a plus d’huile, comme pour les vierges insensées de la parabole. Aussi, quand l’Epoux vient au milieu de la nuit, c’est-à-dire au moment où l’on ne s’y attend pas, on se rend compte que l’amour est mort.
C’est pour cela que l’Eglise nous appelle, de dimanche en dimanche, par l’annonce de l’Evangile, à garder notre âme éveillée. Elle fait entendre le cri, dans la nuit de notre monde : « voici l’Epoux qui vient, venez à sa rencontre ! ».
Les paroles de l’Evangile sont vivifiantes. Elles sont parfois abruptes et difficiles à entendre. Mais toujours elles font appel à notre cœur, à notre intelligence, à notre conscience. Elles nous réveillent. Elles sont l’huile qui nous permet de garder notre lampe allumée.
Les anciens se souviennent de la chanson du père Duval Le Seigneur reviendra : « Tiens ta lampe allumée, ton âme claire, qu’Il ait de la lumière pour Ses pas ! Tiens ta lampe allumée, ton âme claire, pour qu’Il n’ait pas de peine à te trouver ! ». Pour la tenir allumée, pensons à la remplir d’huile : non pas demain, mais aujourd’hui. Par l’écoute de l’Evangile, et par le souci de se former. Par la prière personnelle, et par l’exercice concret de la charité.
Tenir notre lampe allumée, c’est l’exigence de l’amour. C’est ce qu’exige aussi notre mission dans le monde. Nous ne pouvons laisser s’éteindre notre conscience face aux enjeux très graves d’aujourd’hui, concernant le service de la vie, de sa conception à son terme, et concernant la dignité des personnes les plus fragiles, ou que l’on voudrait instrumentaliser pour des intérêts personnels.
Nous sommes trois prêtres de la paroisse à partir en pèlerinage à Lourdes du 12 au 16 novembre, avec les autres prêtres du Diocèse, à l’invitation de notre archevêque, Monseigneur Ulrich. Belle occasions pour nous de « remplir nos lampes », à l’école de sainte Bernadette. Soyez certains de notre prière pour vous et pour toute la paroisse à la grotte de Massabielle !
Père Henri de l’Eprevier