Feuille d’informations – du 14 au 20 janvier 2024

Un porche de perdu, dix de retrouvés (et plus encore !)

Ces jours sont les derniers ! Les derniers qui voient notre communauté paroissiale occuper la majestueuse nef dont est parée notre église et qui a abrité nos célébrations pendant de longs mois, et mêmes plusieurs années. Si nous déménageons provisoirement dans la crypte, avant de retrouver le chœur de l’église au début du printemps, c’est bien le signe que les travaux progressent. Cette nouvelle phase de travaux nous est coûteuse dans la mesure où nous perdons notre parvis ainsi que le porche de l’église, si riche en signification symbolique. C’est sous ce porche que sont accueillis les nouveau-nés qui vont être baptisés, c’est dans ce narthex que sont marqués du signe de la croix les catéchumènes qui demandent le baptême, c’est le seuil de notre église que nous foulons tous les dimanches, c’est aussi le seuil de l’Église qu’un certain nombre d’anonymes franchissent, un jour… Le développement des équipes d’accueil à la messe du dimanche soir et la messe de 10h30 est une bonne chose pour notre paroisse ; et déjà leur présence nous permet de constater que beaucoup de nouveaux s’y présentent.

Nous perdons pour quelque temps notre porche… ces grandes portes ouvertes qui invitent à gravir les marches. Si notre porche pouvait parler, sans doute dirait-il aux passants : « venez et voyez » pour les inviter à découvrir où le Maître demeure, et parfois rester plus longtemps avec lui. Nous n’avons pas d’autre choix : il nous faudra nous-mêmes devenir porches ! Au moment où je suis devenu diacre, un ami de mes grands-parents m’a envoyé une belle carte en me confiant qu’il voyait un diacre un peu comme un « clocher ambulant » dans une ville anonyme, permettant de manifester la présence du Seigneur. Du clocher au porche il n’y a qu’un pas…

Que cette période de travaux soit pour nous l’occasion d’être nous-mêmes porteurs de cette invitation que le Christ adresse aujourd’hui à André : « venez et voyez ». Soyons des porches avec de grandes portes ouvertes, qui invitent, qui interpellent, qui désignent l’Agneau de Dieu ! Pas des portes importunes, mais des portes qui attirent. Le beau passage du premier livre de Samuel que nous entendons ce dimanche nous rappelle où cela se joue, dans ce dialogue intérieur que l’âme noue avec son Seigneur : « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute ». Prenons le temps de prier, de lire l’Évangile, d’entendre le Seigneur nous parler dans le silence, sans nous décourager (Samuel s’y reprend à trois fois). Alors nous pourrons imiter André ; aller voir nos frères pour leur dire : « je l’ai trouvé celui que mon cœur aime » (Ct 3,4). « Vois, je ne retiens pas mes lèvres, Seigneur, tu le sais. J’ai dit ton amour et ta vérité à la grande assemblée. » (Psaume 39,11)

 

Père Louis Thiers