Feuille d’informations – du 18 au 31 décembre 2022
150 kilomètres
Mauvaise nouvelle : l’Empereur Auguste, dans sa mégalomanie, a décidé de faire recenser tout le peuple résident en terre d’Israël. Chacun doit se faire enregistrer dans sa ville d’origine. Quelle tuile ! Si vous me permettez l’expression. Joseph étant de la descendance du Roi David, doit aller de Nazareth, où il réside, à Bethléem, la ville du grand Roi. Avec Marie sa femme, qui est enceinte et tout proche du terme…
Oui c’est vraiment une tuile ! Et pas moyen d’y échapper. Alors il faut bien se mettre en route : 150 km à faire à pied, à la rigueur à dos d’âne si l’on peut s’en procurer un ! Et quelle organisation ! Quand nous voyons une famille d’aujourd’hui voyager avec de petits enfants, c’est un vrai déménagement. On a l’impression que, plus les enfants sont petits, plus gros sont les bagages. Mais dans le cas de la Sainte Famille, cela n’est pas possible, il faut voyager léger. En espérant que l’on trouvera de bonnes âmes pour accueillir et fournir tout le nécessaire.
Nous entrons dans la dernière semaine avant Noël.
Au début de l’Avent nous avons considéré la venue du Christ dans la Gloire, à la fin des temps. Ensuite, avec Jean-Baptiste, nous avons vu les débuts du ministère de Jésus, préparés par le même Jean, qui nous invitait à accueillir le Christ au cœur de nos vies d’aujourd’hui. Et enfin, cette semaine, s’offre à nous, avec réalisme, la contemplation de la venue historique de Jésus. Car les événements que nous venons d’évoquer, les circonstances de la naissance de Jésus, pourraient sembler n’être qu’un fait divers, alors que cette naissance va changer la face du monde. Ainsi nous pouvons utiliser notre imagination, dans notre prière, pour suivre pas à pas, jour après jour, les étapes du chemin de Nazareth à Bethléem, et l’installation dans une étable de Marie et Joseph. Alors que les crèches que nous disposons dans nos maisons sont statiques, nous pouvons vivre avec dynamisme l’itinéraire de la Sainte Famille, et des autres protagonistes, pour entrer en vérité dans le mystère de Noël.
Il s’agit d’un vrai pèlerinage spirituel.
Et si j’évoquais le petit nombre de bagages permis pour faire ce voyage, n’est-ce pas pour nous inviter, nous aussi, à voyager légers ? Certes, Noël est une fête, et toute fête nécessite des préparatifs. Mais ces préparatifs ne doivent pas prendre une place telle qu’ils éclipseraient la fête elle-même. Car nous allons assister à la naissance du Sauveur. Nous montons à Bethléem, pour ne pas rater la naissance de Jésus.
C’est pourquoi, pour voyager léger, il faut se débarrasser du superflu ; mais pas seulement. Pour se mettre vraiment en route il faut aussi déposer des fardeaux qui pourraient ralentir notre marche voire la rendre impossible. Avant même de nous mettre en route, un tri est nécessaire : un examen de conscience. La célébration pénitentielle du 20 décembre sera l’occasion de nous alléger pour marcher d’un pas plus allègre. En nous demandant en quoi nous avons besoin d’être sauvés, nous ferons la meilleur préparation possible pour accueillir le sauveur.
En avant, montons à Bethléem !
Père Vincent Bellouard