En Dieu
Feuille d’informations – du 2 au 8 mai 2021
« Je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit. » Voilà la révélation chrétienne dans ce qu’elle a de plus étonnant. Dieu s’ouvre à nous en Jésus Christ et il désire se lier à nous, pour toujours, jusqu’à faire de nous sa demeure. Lui en nous et nous en lui, comme la vigne et les sarments : voilà le cœur même du mystère de l’Église.
Quel programme de vie pour nous et pour l’Église ! Mais aussi quelle disproportion entre ces promesses de Jésus et notre expérience ordinaire !
« Demeurez en moi, comme moi en vous.» Dans ces paroles insistantes rayonne déjà la puissance de la résurrection. Lui, le Christ, ne sera pas vaincu par tout ce qui, en nous et dans le monde, s’oppose à sa venue. Et Jean, l’évangéliste, a compris cela. Il appelle avec force les premiers chrétiens à aimer en vérité, en s’appuyant sur la vérité du Christ, qui a sa source dans le cœur de Dieu, et le cœur de Dieu est infiniment plus grand que le nôtre : « car si notre cœur nous accuse, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses.»
Si nous, nous sommes capables de nous séparer de Dieu, lui ne se résigne jamais à nos actes de séparation et même d’opposition. C’est l’expérience saisissante qu’a faite cet homme nommé Saul de Tarse, devenu l’apôtre Paul, saisi par le Christ sur le chemin de Damas et tellement saisi qu’on l’accepte difficilement parmi les disciples, parce que lui est passé d’un coup du côté du Ressuscité et qu’il l’annonce avec sa force de converti.
Mais nous aussi nous pouvons faire cette expérience de conversion, de laisser le Christ nous saisir et nous rejoindre et alors nous devenons capables de voir les événements de notre vie et de la vie du monde autrement. Que découvrons-nous? Ce monde, si inquiet et si inquiétant, nous le découvrons comme enveloppé par une lumière de paix et de réconciliation. Il est possible d’y vivre de Dieu et d’y aimer les autres, en vérité.
Et nous-mêmes, à certaines heures, nous savons bien que la promesse de Jésus s’accomplit en nous. Nous sommes émondés. Des épreuves visibles ou cachées viennent nous libérer de ce qui nous entravait. Nous renonçons à tenir par nous-mêmes. Nous apprenons à tenir par le Christ : sa confiance est plus forte que tout ce qui risquait de nous décourager. Il est là, en nous, vivant et agissant.
En ce temps de Pâques, alors que nous attendons la venue de l’Esprit Saint, que Dieu nous donne, avec l’Église, d’aller au cœur de Dieu et de vérifier les promesses de Jésus : « Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. »
Abbé Sébastien Courault