Dimanche 23 juin 2024 Feuille d’informations et Edito

Feuille d’informations – du 23 au 29 juin 2024

Confiance en la foi 

 

 

Pourquoi avoir peur ?

Après une journée très dense où Jésus a enseigné une grande foule, il dit à ses disciples de passer sur l’autre rive. Mort de fatigue, Jésus s’endort à l’arrière de la barque alors qu’ils vont bientôt essuyer une tempête d’une telle force que les disciples s’imaginent engloutis par les eaux. C’est alors qu’ils réveillent Jésus en criant : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? ». Jésus va alors ordonner à la mer de se calmer : « Silence, tais-toi ! ». Le vent tomba, et il se fit un grand calme. Jésus leur dit : « Pourquoi avoir peur ? Comment se fait-il que vous n’ayez pas la foi ? ».

La tempête

Le thème principal de cet évangile est certainement la foi en tant qu’elle est confiance en Dieu. Tant que nous naviguons sur une mer suffisamment tranquille, qu’il nous semble que nous contrôlons à peu près les vents, les courants, et le cap de notre vie, il peut nous sembler que notre foi est inébranlable. Mais comme le dit la parabole de la maison fondée sur le sable ou sur le roc, c’est quand le vent se lève que nous vérifions finalement le solide avec lequel nous avons bâti. Ces tempêtes à coefficients plus ou moins élevés sont multiformes : une réponse alarmante du médecin, un fils, ou une fille, qui prend un mauvais chemin et fait parler de lui (ou d’elle), une crise financière, la perte d’un travail, de l’amour du fiancé, du conjoint. Ou encore des évènements d’ordre ecclésiaux, sociétaux ou politiques qui peuvent nous impacter profondément.

Le premier enseignement que nous pouvons tirer du récit de l’évangile est le fait que les disciples vont entrer dans la tempête alors qu’ils sont dans l’obéissance à Jésus en voulant passer sur l’autre rive. Ce n’est pas une punition du Ciel, il n’y a pas à se demander ici « mais qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu ? ». De fait, même si Jésus dort, il est là. Dieu ne nous abandonne pas, jamais.

Du côté des disciples, il est évident que le fait d’avoir pris Jésus avec eux, leur donne de vivre les évènements d’une manière tout à fait autre que s’ils ne l’avaient pas « invité » dans leur barque. Et ceci est pour nous également la meilleure garantie contre les tempêtes de la vie : avoir Jésus avec nous. Le moyen pour garder Jésus dans notre vie, c’est la foi, la prière et la fidélité aux commandements.

Un autre élément qui nous vient à l’esprit est que Jésus ne nous donne pas de recette magique pour éviter toutes les tempêtes de notre vie. Il n’a pas promis de nous épargner toutes les difficultés ; il nous a en revanche promis la force pour les surmonter, si nous la lui demandons. « Dieu est fidèle, il ne permettra pas que vous soyez éprouvés au-delà de vos forces. Mais avec l’épreuve, il donnera le moyen d’en sortir et la force de la supporter ». (1 Co 10,13)

Le combat de la foi au cœur de l’épreuve

Ce qui est au cœur du récit me semble être l’épreuve de la foi. Celle-ci va d’ailleurs se consolider par la traversée.

Le manque de foi que Jésus, à cette occasion, reproche aux disciples est précisément celui d’avoir mis en doute le fait qu’il se soucie d’eux et de leur sécurité : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? ». Il nous faut bien réaliser ici la gravité de l’accusation tant elle est injuste : « Cela ne te fait rien que nous soyons perdus ? ». Alors que le Seigneur vient justement pour nous sauver, pour donner sa vie par amour pour nous, pour nous conduire sur l’autre rive en traversant la mort elle-même. C’est ici une tentation fréquente chez celui qui marche à la suite du Seigneur et Il s’agit alors de refuser de se faire l’accusateur de Dieu au moment de l’épreuve. Contre ce combat de la foi, de « l’absence de Dieu », il nous est bon de nous accrocher à des paroles de l’Ecriture ou à celles de Saints comme la prière que Sainte Faustine a voulu transmettre : « Jésus j’ai confiance en toi ; Jésus je crois en ton amour pour moi ». Il s’agit d’éteindre les flèches enflammées du Mauvais (cf. Ep 6,16).

Malgré l’accusation, Jésus se redresse et s’adresse à la mer : « Silence, tais-toi ! ». Le Seigneur impose une limite aux flots qui semblent vouloir nous submerger. Accueillons cette autorité de Jésus qui fait taire la peur et revenir la paix : « Silence, tais-toi ». 

Père Philippe-Jacques de Bengy