BON Pasteur
Feuille d’informations – du 25 avril au 1er mai 2021
En ce dimanche dit du Bon Pasteur, dimanche consacré aux vocations, nous réfléchissons sur la vie pastorale, celle du berger comme des brebis. Or il n’y a qu’un seul Pasteur de l’Église, le BON : Jésus, notre Sauveur. Le signe discriminant de la charge pastorale est le don de sa vie, car le bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis ! Qui est prêt à mourir pour le troupeau ? Celui qui le revendiquerait ne fait-il pas preuve d’orgueil et de témérité ? Peut-on avoir le désir, la grâce et surtout le courage du martyre sanglant ? Et le loup, qui est-il et quand viendra-t-il ? Déclenchant une débandade, un abandon, une solitude, une confusion… des brebis sans berger ! Voilà une bien étrange manière de prospecter, de « recruter », d’appeler ! Et pourtant c’est bien la vérité. Les bergers d’aujourd’hui ne sont-ils pas tous des bergers mercenaires, d’autant plus qu’il n’y a qu’un seul BON Pasteur ? C’est à la fois inquiétant, et finalement aussi rassurant. Car être mercenaire signifie malgré tout être « embauché », et travailler pour quelqu’un. Qui pourrait salarier des bergers imparfaits, si ce n’est le bon Berger lui-même ? N’est-ce pas l’Esprit Saint qui vous a établis gardiens pour faire paître l’Église de Dieu, qu’il s’est acquise par le sang de son propre fils (Ac 20, 28) ? Voilà la dignité royale et pastorale du baptisé confirmé, de surcroit ordonné, malgré son indignité, sa faiblesse, ses peurs, et également ses talents. Quelques soient les temps, il ne manquera jamais de bergers mercenaires qui prêcheront le Christ plus par cupidité que par dévouement, avec plus de faiblesse que de courage, de lâcheté que d’héroïcité, et pour qui les brebis ne comptent pas vraiment pour eux. Et pourtant, le Christ, le BON Pasteur continue de faire paître ses brebis. Nul n’est nécessaire de bêler en risquant d’être dispersés ; il faut veiller à l’unité, à l’assemblée, et au rassemblement, autour du Sauveur ; c’est lui notre communion. Et Jésus nous l’enseigne : il faut être connu de Dieu. Comment ? « Mes brebis écoutant ma voix ; moi je les connais » (Jn 10, 27). Ainsi les brebis qui écoutent le BON pasteur, sont connues de Lui. Inutile d’être un héros, une vedette, un original, de chercher à se faire remarquer, il « suffit » d’écouter la voix du BON Pasteur, ce qui se dit aussi, obéir ! Or « les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix » (Jn 10, 4), sans toujours comprendre, ou penser juste, mais en écoutant sa voix, car les brebis ont le charisme de la vérité. Effectivement il y a des accents, des sons, auxquels on reconnaît la voix du BON Pasteur, infailliblement. Voix exigeante, responsable, au service de tous, parfois silencieuse mais qui aime et donne sa vie ! En écoutant la voix du Christ, on distingue très vite et très bien, les voix tentatrices, des voleurs, et des truands, voix de la facilité, de la flatterie, du laisser-aller, du progrès transgressif, de la flagornerie, et finalement assez vite du mensonge camouflé … voix éphémère, changeante, artificielle, prometteuse et vide ! Voix qui communique en permanence mais ne dit rien. Les fidèles ne s’y trompent pas, ni ceux qui l’entendent et qui y répondent malgré leur indignité. C’est notre manière d’écouter la voix du BON Pasteur, qui détermine l’appel de ceux qui veulent donner leur vie pour les brebis, et leur permet d’y répondre favorablement et si possible humblement.
Vous n’imaginez pas la joie du pasteur, lorsqu’ayant donné sa vie imparfaitement, il constate qu’il sert l’écoute de la voix du BON Pasteur par les brebis qui Le suivent, et sont connues de Lui, donc aimées, sauvées.
Abbé Guillaume Seguin