Feuille d’informations – du 27 mars au 2 avril 2022
Réjouis-toi, Église du Seigneur
« Réjouis-toi Jérusalem ». C’est par ces mots que s’ouvre la messe de ce 4e dimanche de Carême (antienne d’ouverture), comme invitation à la joie. Venons-nous, en ce dimanche le cœur habité par la joie ? Pouvons-nous même être dans la joie lorsque la brutalité d’une guerre qui paraît sans limites s’étale sous nos yeux et que nous semblons impuissants à rien faire pour y mettre un terme ? Pouvons-nous être dans la joie en voyant se dérouler une tragédie humanitaire dans des villes ukrainiennes qui vivaient encore il y a peu dans une relative paix et normalité ? Nombreux sont les faits qui peuvent légitimement susciter en nous l’inquiétude plutôt que la joie. Nous avons 1000 raisons de ne pas être dans la joie ; c’est justement le travail de la pénitence que de faire en sorte que sur toutes ces raisons l’emporte notre empressement vers les fêtes pascales. C’est l’enjeu du Carême : nous attacher à ce qui ne change pas afin de pouvoir mieux travailler « à ce monde qui passe ». La prière d’ouverture de ce jour n’y va pas par quatre chemins : « Accorde au peuple chrétien de se hâter avec un amour généreux et une foi ardente au-devant des fêtes pascales qui approchent ».
Joie de nous acheminer vers la source du baptême, vers cette Grande Semaine qui nous reconduit à la Vie. Joie de vivre cela ensemble. Le Carême est l’occasion d’une plus grande conscience ecclésiale, dans la prière, le partage, le jeûne. Prier ensemble, c’est le minimum que nous devons à tous ceux qui comptent sur notre prière, à commencer par les populations martyres de l’Ukraine. La messe du mercredi à 7h30 sera célébrée pendant la suite du Carême à cette intention. La décision du pape François de consacrer la Russie et l’Ukraine au Cœur Immaculée de Marie sonne aussi comme un rappel du pape sur la force de la prière par Marie !
Joie également d’accompagner nos catéchumènes – Juliette, Dany et Patricia – qui suivent eux-aussi le Christ vers Jérusalem pour y recevoir le baptême. Joie de Jérusalem, image de l’Église qui s’apprête à recevoir en son sein ces nouveaux baptisés de la nuit de Pâques. Soyons attentifs à les entourer de notre sollicitude fraternelle. D’ailleurs, avons-nous collé un post-it sur notre frigo ou sur un placard de la cuisine avec leurs noms pour les accompagner de notre prière tout au long de ce Carême ?
Cette montée à Jérusalem, Jésus la connaissait bien. Combien de fois l’a-t-il faite pour les fêtes de pèlerinage en chantant le psaume 121 : « Dans la joie nous irons à la montagne du Seigneur ». Cette fois-ci, il y a de l’angoisse, de l’impatience sûrement : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! » (Lc 12,50). Mais sûrement aussi de la joie, parce que c’est pour y accomplir notre rédemption. Parce que ce qui mesure notre vie présente n’est pas notre capacité à vivre dans la tranquillité, mais à donner notre vie, à la suite du Christ.
Père Louis Thiers