Feuille d’informations – du 30 janvier au 5 février 2022
La fête de la vie consacrée
A l’initiative du pape Saint Jean-Paul II, chaque année, à l’occasion de la fête de la Présentation le 2 février, l’Eglise célèbre la vie consacrée. Une fois dans l’année… ce n’est pas de trop ! Car les consacrés tiennent une place essentielle dans la vie de l’Eglise.
Habitués que nous sommes à parler, où à entendre parler, des ministères, principalement celui des évêques, prêtres et diacres, plus visibles, nous sommes portés à envisager l’Eglise du point de vue de son fonctionnement. Or, précisément, la vie consacrée ne relève pas d’une logique fonctionnelle (ni les ministres ordonnés, d’ailleurs !). Ils nous font entrer dans une logique de gratuité. Celle que le Nouveau Testament décrit sous les traits des épousailles : l’Eglise y est comparée à une fiancée, prête pour les noces éternelles (Ap 21,2 ; 2 Co 11,2 ; cf. aussi Mt 25,1-14 ; Ep 5,27). C’est dans la liberté que des hommes et des femmes choisissent de suivre le Christ, en vivant le célibat, la pauvreté et l’obéissance.
Bien sûr, cette logique de gratuité ne les pousse pas à ne rien faire. Ils ne sont pas inactifs ! Dans l’éducation, l’aide aux pauvres, l’annonce de l’évangile etc… Avec souvent un zèle qui aurait de quoi nous faire pâlir d’admiration. Que l’on pense à l’apostolat des filles de la Charité, qui a tant marqué notre quartier (Sœur Joséphine Liaud, grâce à qui Paulin Enfert a pu lancer le patronage Saint-Joseph). Activité également chez les contemplatifs ! Lors du triste épisode de leur expulsion à la fin du XIXe s., un ministre recommanda de garder les trappistes parce qu’ils fabriquaient du fromage ! Mais le but de leur vie n’est pas de faire des choses, c’est d’être témoins du Royaume qui vient.
De cette manière, il faut bien reconnaître qu’ils se mettent à part, puisqu’ils ne vivent pas selon les critères du monde, pour lequel le célibat choisi est une « folie », comme la pauvreté ou l’obéissance. Mais sont-ils vraiment à part ? En fait, ils sont au cœur de la vie de l’Eglise. Ils manifestent prophétiquement ce que nous sommes tous appelés à vivre par notre baptême : nous aussi, nous sommes appelés à trouver la plénitude de notre joie au Ciel. Ils n’ont pas reçu de sacrements autres que ceux que nous avons reçus : le baptême, et la confirmation. Mais ils déploient leur vie chrétienne en vivant la radicalité de l’Evangile (« radicalité » renvoie à « racines), nous rappelant que par notre baptême, nous sommes tous appelés à vivre selon l’Evangile. « Ne vous modelez pas sur le monde présent, mais que le renouvellement de votre jugement vous transforme et vous fasse discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait » (Rm 12,2).
Nous avons la joie d’avoir, parmi nous, dans notre paroisse, la communauté des Soeurs de la Sainte-Famille de Villefranche. Nous n’oublions pas les Soeurs du Prado, qui ont marqué notre quartier. Il y a aussi parmi nous des vierges consacrées, des membres d’instituts de vie consacrée. Que cette fête soit pour nous l’occasion de leur dire notre affection et notre estime. Et de prier pour que le Seigneur suscite de nouvelles vocations, et que de nombreux jeunes y répondent.
Père Henri de l’Eprevier