Feuille d’informations – du 5 au 11 décembre 2021
Déclaration de Mgr Michel Aupetit
2 décembre 2021
« Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris.
Que le Nom du Seigneur soit béni ! »
Cette phrase de Job m’habite, au moment où je reçois cette acceptation de la remise de ma charge de la part du Saint Père. Les événements douloureux de la semaine passée, sur lesquels je me suis déjà exprimé, m’avaient amené à remettre ma mission dans les mains du Pape François pour préserver le diocèse de la division que provoquent toujours la suspicion et la perte de confiance.
J’ai reçu cette lourde charge du diocèse de Paris en essayant de m’en acquitter avec ferveur et dévouement. Je rends grâce à Dieu, qui m’a fait depuis toujours le don d’un regard bienveillant sur mes semblables et d’amour des personnes, qui m’avait conduit dans un premier temps à l’exercice de la médecine. Prendre soin est quelque chose de profondément ancré en moi et les difficultés relationnelles entre les hommes ne l’entament pas.
Je suis heureux d’avoir servi ce diocèse avec des équipes magnifiques, clercs, laïcs, consacrés, totalement dévoués au service du Christ, de l’Église et de leurs frères. Il y a trop de personnes à remercier pour que j’en fasse une liste exhaustive.
Le jour de mon entrée au séminaire, j’ignorais totalement où cela allait m’entraîner, mais la confiance en Jésus-Christ qui m’habitait alors, continue de me rendre totalement disponible, pour le suivre où il voudra.
J’ai, bien sûr, été fortement troublé par les attaques dont j’ai été l’objet. Aujourd’hui, je rends grâce à Dieu d’avoir le cœur profondément en paix. Je remercie les très nombreuses personnes qui m’ont manifesté leur confiance et leur affection depuis ces huit jours. Je prie pour ceux qui, peut-être, m’ont souhaité du mal comme le Christ nous a appris à le faire, lui qui nous aide bien au-delà de nos pauvres forces. Je demande pardon à ceux que j’aurais pu blesser et vous assure tous de mon amitié profonde et de ma prière, qui vous seront toujours acquises.
Le diocèse de Paris est habité d’un profond dynamisme. Il est en route pour une nouvelle façon de vivre la fraternité à partir de notre baptême commun, dans une synodalité sans posture entre les différents états de vie. J’ai une totale confiance dans ce qui a été initié avec les vicaires généraux et les différents conseils qui m’entourent. Cet élan ne retombera pas et je demande à tous d’œuvrer pour que s’accomplisse, dans le souffle du Saint Esprit, ce qui a été commencé.
Je vous reste totalement uni et marche avec vous vers l’accomplissement du Salut.
Je ne peux que redire le message de ma toute première homélie : « Ne regardez pas l’archevêque, regardez le Christ ! ».
Michel Aupetit
Qu’attendons-nous ?
L’Avent est un temps de préparation. Qu’attendons-nous ? Nous attendons la venue de quelqu’un d’important. Et nous nous préparons à l’accueillir. Il ne s’agit pas simplement de préparer une fête, un bon repas, des décorations et des cadeaux. Les quatre semaines qui nous conduisent à la fête de la Nativité du Sauveur, sont comme un itinéraire que nos calendriers de l’Avent représentent de manière symbolique.
Mais voilà que, pour nous décrire ce chemin, les oracles du prophète Isaïe, repris par la prédication de Jean-Baptiste, nous annoncent que les montagnes seront arasées et les ravins comblés. Quel ennui ! Voilà un paysage bien plat, sans relief qui nous est annoncé. Tous ceux qui ont parcouru la Nationale 10 dans les Landes savent de quoi je veux parler : cent kilomètres d’une route toute droite et toute plate traversant des plantations de pins tous identiques et bien alignés… De quoi endormir même les plus vigilants ! Est-ce cela que nous promet le Seigneur ? Bien sûr la Bible n’est pas le catalogue d’une agence de tourisme, cependant nous aimerions des perspectives plus variées et des paysages plus réjouissants.
Pourtant les prophètes, Isaïe, Jean-Baptiste et les autres, nous
invitent bien à partir en voyage. Dans notre vocabulaire chrétien se trouvent des mots, certes peu usités, qui expriment bien cela. Nous parlons de notre condition « viagère » pour évoquer notre séjour sur la terre, première étape de notre vie éternelle. Nous parlons du « viatique » pour évoquer la dernière communion que nous recevons lorsque nous savons que nous sommes au terme de notre chemin terrestre avant de commencer cet autre grand voyage qui nous conduit à la rencontre de Dieu. Rencontre qui nous permettra d’exprimer notre choix ultime en toute vérité, parce que nous Le verrons tel qu’Il est…
Ce voyage nous savons bien qu’il peut être rude, que le chemin est parfois tortueux et accidenté. Aussi aspirons-nous à plus de facilité et de douceur, même si nous savons aussi que la routine et l’ennui sont également éprouvants. En vérité nous savons que les obstacles sur notre chemin ne viennent pas de Dieu. Nous savons que si la route est sinueuse et accidentée, cela vient soit d’un adversaire que nous rechignons à nommer, soit de nous-mêmes et de notre versatilité.
Alors il est clair que Dieu vient supprimer les obstacles, aplanir les aspérités, reboucher des ravins. À nous de choisir ce que nous voulons Voulons-nous être du côté de celui qui met des obstacles ou de celui qui les enlève ? Acceptons-nous aussi de reconnaître que nous sommes aussi, parfois, de ceux qui construisent des murs et creusent des fossés ? Bref ce temps d’Avent est le moment de faire un choix. Et si nous voyons des obstacles que nous avons nous-mêmes dressés sur notre route, de nous adresser à celui qui a le pouvoir de les ôter.
Qu’attendons-nous pour nous mettre en chemin ?
Père Vincent Bellouard