Feuille d’informations – du 6 au 12 mars 2022

UN MOMENT DE DÉSERT

Je disais dans mon dernier édito « le retour du vert » que la période du temps ordinaire s’étend de la fin de la saison de Noël au début du Carême, et de la fin de la saison de Pâques au début de l’Avent. Puisque le temps ordinaire est celui de la croissance spirituelle et de l’espoir pour l’avenir, l’église nous demande à nouveau de passer un petit moment dans le désert pendant cette saison de Carême qui a bien commencé avec le mercredi des Cendres.

La croissance a besoin d’une attention particulière dans tous les domaines ; en effet, celle de la vie spirituelle s’inscrit au premier rang. Ce n’est donc pas anodin que les chrétiens partent courageusement pour ce voyage en famille, entre amis ou tout seul, pour se demander où en est leur croissance. C’est une étape nécessaire dans la vie de chaque chrétien puisque nous savons tous que la vie sans évaluation est comme une vie sans direction.

Par désert on entend un endroit visuel ou réel qui permet un ressourcement spirituel. C’est un endroit qui permet l’écoute de soi et/ou une rétrospection. Jésus, à plusieurs reprises, s’est mis à l’écart pour songer à sa mission et faire le point avec son Père. Jean-Baptiste, quant à lui, vivait dans le désert pour bien préparer sa mission, d’où viennent son courage et sa puissance. Alors, le désert n’est qu’un endroit ou un moment où l’on doit être attentif à sa vie.

Parfois, nous mettons l’emphase sur le jeûne, qui est important, mais nous oublions souvent l’essence de cette pratique. La période de Carême est une occasion de questionnement sur notre manière de vivre. Nous devons trouver le temps pour revoir comment progresse notre mission à nous. N’y-a-t-il pas des comportements qui gênent l’avancement de notre vie ? N’attendons-nous pas que les autres fassent pour nous ce que nous devons faire normalement pour nous-mêmes ? Ne croyons pas que notre façon de faire est toujours la meilleure

Nous aurons des réponses à tous nos questionnements à travers la prière. Jésus, dans l’Évangile du premier dimanche de Carême, est sorti vainqueur grâce à la prière. La tentation ne cessera pas tant que nous sommes en vie, et c’est seulement celui qui se penche quotidiennement sur le Seigneur dans la prière qui en sortira vainqueur. Voilà un temps donné par l’Église pour que chaque chrétien puisse reprendre ou approfondir sa vie de prière surtout au sein de la famille, car les enfants apprennent facilement et mieux auprès de leurs parents.

Le Carême de cette année tombe sur la période de synode sur la synodalité où l’Église, par notre pape, appelle tous les fidèles à l’écoute de la parole de Dieu et du prochain. Cependant, cette écoute doit commencer par soi-même. Nous ne devons pas craindre de prendre contact ou d’entrer en communication avec nous-même, puisque cela nous révèle nos capacités ainsi que nos limites. La maîtrise de soi permet une compréhension d’autrui, surtout dans sa faiblesse.

Enfin, en faisant le jeûne, l’aumône et la prière pendant ce temps de Carême, que ce ne soit pas un simple rite demandé par l’Église, mais un vrai acte d’enrichissement de notre vie.

Bon temps de Carême !

Francis Ogboo