Feuille d’informations – du 7 au 13 mai 2023
Est-ce le bon chemin… ?
Qui ne s’est pas posé cette question ? Est-ce que j’emprunte le bon chemin, est-ce que je fais le bon choix ?
Nos chemins de vie sont nécessairement tortueux, faits d’expériences diverses, de rencontres variées, d’occasions manquées, de déceptions accumulées ou au contraire d’accomplissements et de réussites joyeuses…
Je suis le Chemin nous dit Jésus dans l’évangile du jour.
Mais quel est ce chemin du christ ? C’est d’abord le chemin de l’amour, de la miséricorde, du pardon, de la paix et du respect des personnes. Le chemin de Jésus n’est pas un chemin de succès, de pouvoir ou de vengeance, c’est le chemin de l’humble service. Un chemin qui conduit loin et fait grandir.
Ce passage d’évangile proposé aujourd’hui est un extrait du premier discours d’adieu prononcé par Jésus le soir du jeudi saint, juste avant son arrestation et juste après avoir lavé les pieds de ses disciples.
Cette longue déclinaison de sentences et de versets n’est pas un catalogue de définitions à répéter sans réflexion, mais certainement une clef de relecture de nos vies à la lumière de la Pâque, un dévoilement du projet de Dieu manifesté en Jésus, une révélation de ce qu’est le chemin du salut ! C’est une proposition pour un chemin que nous sommes tous invités à suivre !
Il y a en effet, dans tout ce chapitre 14 de saint Jean, beaucoup de références au thème du voyage, de partir, d’aller, de revenir… D’ailleurs à la fin de ce chapitre, ne dit-il pas au verset 31 « Levez-vous ! Partons d’ici ! »
Quand on le resitue dans le contexte de la passion et du jeudi saint, on comprend bien qu’il ne s’agit pas d’un voyage d’agrément ni d’une promenade d’entretien physique, c’est plutôt le pèlerinage de notre existence, le voyage que nous accomplissons chaque jour.
De la nécessité de croire !
Dans le langage sémitique, croire veut dire « faire confiance à la parole de quelqu’un ». Ce discours d’adieu de Jésus, c’est une invitation à croire qu’il est lui-même la Parole du Père, une Parole qui se dévoile tel un chemin dans la relecture de ses faits et gestes.
Croire, c’est avant tout se mettre en chemin !
C’est mettre ses pas dans les pas de celui qui est venu pour faire la vérité, de celui qui a donné sa vie, est entré en conversation avec tous ceux et celles qui ont croisé sa route, les pas de celui qui n’a pas été vaincu par la souffrance et la mort.
Si donc croire, avoir la foi, n’est qu’un bégaiement de dogmes qui ne rejoint pas notre propre expérience de la Pâque, alors cette expérience ne conduit ni à la vérité, ni à la vie. Au contraire, si croire et avoir la foi est chemin, le chemin de notre propre existence, dans lequel nous renonçons aux mensonges, à l’hypocrisie et aux faux-semblants, alors, nous cheminerons vers la vérité.
Cette foi nous permet de faire confiance au verbe de Dieu. Elle devient alors notre propre chemin quand par la prière et le service dans le quotidien de nos vies, nous essayons de comprendre et d’agir selon ses propres sentiments, de nous convertir, de nous libérer du péché et de nous réconcilier avec la volonté du Père.
Alors que le printemps s’installe, que l’été approche à grand pas avec son lot programmé de transhumance et de pérégrinations, ne soyons pas comme Thomas, ce pauvre homme en recherche qui dit à Jésus: « Nous ne savons pas où tu vas, comment pourrions-nous connaître le chemin ».
Bien au contraire, inscrivons ces chemins de traverses à la lumière de cet évangile, en confiance, dans l’espérance, sur un chemin de vérité et de vie.
Sylvain Thibon
Diacre Permanent