Feuille d’informations – du 8 au 14 janvier 2023
« Ils se réjouirent d’une très grande joie »
Étaient-ils des rois ? Nous sommes surs que non car l’évangile lui-même ne les nomme pas ainsi. Qu’étaient-ils alors ? Des sages, des devins, des prêtres d’une religion perse, des astrologues babyloniens… disons des chercheurs qui tentent d’interpréter différents signes et parmi ces signes l’étoile qui brille au dessus de la crèche et qui les a guidés jusqu’à Jésus.
La rencontre entre Dieu qui se fait homme et l’ensemble des peuples de l’univers qui cherchent la vérité se célèbre dans cette fête de l’Épiphanie. Cette année, la célébration de l’Épiphanie est marquée par le décès du pape émérite Benoit XVI. Les différents hommages qui lui sont rendus nous invitent à relire l’enseignement lumineux de ce grand théologien. Certains ont pu penser en 2005, quand il est devenu pape, que cet intellectuel érudit ne saurait pas parler au monde et faire entendre ainsi la voix de l’Église. Il n’en a été rien, au contraire : ce brillant intellectuel était aussi un grand pédagogue et un fin analyste des questions essentielles que le monde rencontre et auxquelles il ne sait pas toujours donner de réponse.
Le parcours théologique et pastoral de Benoit XVI fait particulièrement écho au mystère de l’Épiphanie. Le discours que Joseph Ratzinger prononça à la Sorbonne intitulé « Christianisme et vérité » et celui qu’il prononça au Collège des Bernardins alors qu’il était devenu pape, sont des invitations lancées au monde à se mettre en route pour chercher la vérité et surtout à ne pas renoncer à trouver en Dieu la vérité. Le christianisme n’est pas une religion comme une autre qui aurait prétention à permettre d’exercer un culte nouveau ou à décrire une vision mythologique du monde. La particularité du christianisme est au contraire d’annoncer que dans le Christ se trouve révélé le Dieu véritable qui donne sens à toute notre vie, qui répond à toutes nos questions existentielles sans jamais s’opposer à la raison humaine. Les mages auraient pu rester sur le même chemin par lequel ils étaient venus à Jésus en refusant de se laisser éclairer par la lumière véritable. Au contraire, pour renoncer à l’obscurantisme, ils ont cherché jusqu’au bout et on accepté de changer leur regard. Trop souvent aujourd’hui, on voudrait se libérer de l’obscurantisme religieux en refusant que Dieu soit la vérité que nous cherchons : Benoit XVI n’a cessé d’enseigner que le véritable obscurantisme c’est celui qui refuse Dieu.
Pour que le monde puisse entendre cet appel vibrant à se laisser toucher par la lumière de Dieu, le pape Benoit XVI a été également un pasteur cherchant à fortifier la foi des fidèles baptisés afin que nous puissions témoigner que nous avons rencontré le Dieu qui est venu dans notre histoire pour nous révéler son amour.
Il nous faudra encore du temps pour saisir tout ce que nous devons au défunt pape émérite, soyons alors des chercheurs et laissons Benoit XVI nous guider encore par son enseignement pour fortifier notre foi, témoigner au monde de l’espérance qui naît de la foi et vivre dans l’amour de Dieu.
Abbé Sébastien Courault