Feuille d’informations – du 9 au 15 avril 2023
Nous avons revêtu le Christ
Aussitôt après avoir été baptisés dans la nuit de Pâques, les catéchumènes, devenus alors néophytes, sont revêtus d’une aube ou d’une cape blanche, signe de leur condition nouvelle. Quand un petit enfant est baptisé, on lui remet aussi une robe blanche. Le vêtement blanc est le vêtement des baptisés. Les prêtres et les diacres portent l’aube, de même les servants d’autel et les servantes d’assemblée. Ce n’est pas un vêtement de fonction, qui permettrait de les distinguer ou qui marquerait une certaine qualification, car tous, nous pourrions le porter.
Au matin de Pâques, les messagers de la résurrection étaient eux-mêmes vêtus de blanc. Et dans l’Apocalypse, c’est « une foule immense » qui apparaît, « une foule que nul ne pouvait dénombrer, de toute nation, race, peuple et langue, tous sont vêtus de robes blanches ». Qui sont-ils ? Ce sont ceux qui « ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau » (Ap 7,9.14).
Ce vêtement est d’abord celui de Jésus ressuscité, en référence à la robe de lumière dans laquelle les disciples le virent quand il fut transfiguré. Dans la Bible, le vêtement exprime ce qu’est la personne. Saint Paul écrit aux chrétiens : « vous tous, baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ » (Ga 3,27). Par le baptême, nous avons été « plongés » dans la mort de Jésus pour naître à nouveau et pour vivre avec Lui, dans la puissance de sa résurrection.
Toute la vie de l’Eglise repose sur la résurrection du Christ. La tâche de l’Eglise est de partager aux hommes le fruit de sa mort et de sa résurrection. Au soir de la résurrection, le premier acte de Jésus auprès de ses apôtres a été de les consacrer comme ministres du pardon : « ceux à qui vous remettrez leurs péchés, ils leur seront remis » (Jn 20,23).
Dans notre vie de tous les jours, nous ne pouvons certes pas porter une robe blanche. Mais nous pouvons porter, comme un beau vêtement, la lumière de la résurrection. Nous avons revêtu le Christ : c’est notre dignité de chrétiens. Tous les aspects de notre vie peuvent être traversés par la puissance du Ressuscité. C’est ce que nous sommes appelés à vivre quand nous renouvelons les promesses de notre baptême.
Chrétiens, nous avons une belle mission : celle d’annoncer l’Evangile du salut, et d’être témoins et instruments de la Résurrection du Seigneur. Notre baptême ne nous éloigne pas de notre monde avec ses souffrances. Au contraire, face aux difficultés, aux souffrances et au mal, alors que nous pourrions basculer dans la révolte ou tomber dans le défaitisme, nous choisissons d’entrer dans la logique de la Rédemption, en mettant au cœur de notre vie le pardon chaque jour, le combat spirituel que soutient l’Esprit Saint, l’espérance invincible, et la louange en toutes choses.
Baptisés dans le Christ, nous avons revêtu le Christ. Que par l’Esprit Saint, la joie du Christ ressuscité nous habite et rayonne par toute notre vie !
Henri de l’Eprevier