A Dieu Père Paul !
Feuille d’infos paroissiales – FIP du 14 au 27 février 2021
Film de la cérémonie des obsèques
Photos de la cérémonie des obsèques
Voilà une semaine, nous accompagnions notre frère, notre ami, notre bien-aimé père Paul vers sa dernière demeure. Nous fûmes très nombreux à l’honorer par notre présence à ses obsèques, mais aussi par nos prières ou nos écrits qu’il n’aura malheureusement pas eu le temps de lire en totalité.
Voilà que nous nous rendions compte de l’importance de son travail, sacerdoce effectué dans la discrétion, dans l’attention, dans la disponibilité tout au long de ces 20 dernières années dans notre paroisse et dans notre quartier.
C’est une rupture pour notre paroisse tant il l’incarnait auprès des plus anciens comme des plus jeunes. Sur le signet qu’il avait fait imprimer pour son ordination, il avait choisi la phrase issue de l’évangile de Saint Luc « J’ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous »
Cette Pâque, il nous l’a fait découvrir et partager, à toutes celles et ceux qui l’ont approché, côtoyé. Cette humanité profonde ne se gorgeait pas de tirades, mais souvent de bons mots et de patience, d’écoute, parfois dans le silence, le silence d’une invitation à la méditation et à la réflexion, eau de jouvence dans ce monde trop bruyant. Qu’il soit accueilli auprès du Père pour poursuivre sa mission et nous accompagner sur notre chemin vers la sainteté alors que s’ouvre le temps du Carême.
Aujourd’hui, la 1ere lecture et l’évangile nous font vivre le drame de la lèpre.
Bien sûr, le parallèle serait aisé entre cette époque et ce que nous vivons depuis une année avec cette pandémie.
La lèpre était du temps de Jésus une maladie bien pire que le Covid d’aujourd’hui! La lèpre bouleversait la vie des humains dans toute leur existence, corporellement, spirituellement, socialement et religieusement. Les lépreux étaient exclus de leur famille et de leur communauté. Ils ne pouvaient plus résider dans leurs villages et dans leurs villes. Du point de vue religieux, ils étaient exclus du culte et pour ainsi dire excommuniés. En effet, les lépreux étaient impurs, c’étaient des pécheurs. On avait renoncé à eux. C’était comme des morts. Et personne ne pouvait les toucher. Cruel isolement !
Alors, Jésus étend la main et il touche le lépreux.
Ce geste nous questionne sur ce que nous faisons nous, aujourd’hui, dans notre société pour tous nos frères et sœurs qui sont comme le lépreux de l’évangile, que l’on exclut et que l’on efface de nos préoccupations.
Concrètement, selon nos possibilités, que faisons-nous pour les personnes malades ou isolées, chez elles ou à l’hôpital, pour accompagner leurs proches, mais aussi pour les familles démunies, pour les handicapés, pour les enfants refusés et écartés ?
Dans ce texte, le Seigneur nous invite fermement à nous ressaisir, à surmonter nos peurs des contrariétés, des contagions et des contacts de proximité!
N’hésitons pas à tendre la main
Le toucher est presque devenu un acte dangereux aujourd’hui. Pourtant, il est source d’apaisement, de bienveillance, d’attention et en particulier auprès des malades.
Cette expérience du toucher et du silence, le Pape François l’a vécue dans sa chair lorsque, jeune, il fut gravement malade. Beaucoup de gens venaient le voir en lui disant que tout irait bien, qu’il n’y aurait bientôt plus de douleur… des mots vides nous dit-il !
Puis, il a la visite d’une enseignante qui l’avait préparé à la première communion. Il raconte : « Elle était venue me voir, m’avait pris la main, m’avait embrassé, et s’était tue et puis finalement m’avait dit « tu imites Jésus » Après cette expérience, j’ai pris la décision, lors de mes visites aux malades, de parler le moins possible. Je ne fais que leur tenir la main… » (Extrait de son livre un temps pour changer)
Prenons nous aussi la main des malades, des lépreux d’aujourd’hui car Jésus a ainsi tracé le vrai chemin de vie, laissons-nous nous aussi toucher par cette grâce, communions en confiance et sans crainte car le royaume de Dieu est tout proche, il est dans le prochain, il est dans les sacrements qui font l’Eglise et le Royaume.
Jésus a tracé le vrai chemin de vie, suivons-le et laissons-nous toucher, communions en confiance et sans crainte.
Sylvain Thibon, Diacre Permanent