Feuille d’information 02 au 08 mars 2025

Soyons missionnaires de l’espérance !

Chers bien-aimés de Dieu,

Nous sommes dans un monde étrange : nous vivons dans une société du loisir et du divertissement, en paix depuis des décennies, la recherche médicale avance à grands pas, l’espérance de vie n’a jamais été aussi grande… Pourtant notre société bat des records de pessimisme et se trouve en proie à de grands problèmes de « santé psychique ». Le sujet de l’anxiété revient fréquemment dans les discussions ou dans la presse. À titre d’exemple, dans la génération Z (née après 1996), le taux de diagnostics de troubles de l’anxiété et de dépression a plus que doublé en 15 ans. Comment expliquer ce phénomène ?

Dans une société évinçant Dieu, l’Homme se place au centre de tout. Ne devient-il pas alors le moyen, le maître, de son épanouissement et le but, la finalité de toutes ses actions ? N’est-il pas porté à se replier sur lui-même et à juger l’autre, son alter-ego qui vient limiter sa liberté toute puissante ? L’hyper-connexion et les réseaux sociaux n’amplifieraient-ils pas ces phénomènes de repli sur soi et d’augmentation de l’angoisse ? Soumis d’une part à une information en continu angoissante, nos contemporains auraient d’autre part, par les réseaux sociaux, une vision idéalisée des autres (influenceurs). Ils seraient davantage objets de jugements et de comparaisons, à la fois de la part des autres mais aussi d’eux-mêmes… Bref, dans un monde sans Dieu, sans espérance de salut, ou l’on ne s’en remet qu’à soi-même, la comparaison et le jugement angoissants sont omniprésents.

En réponse à ce nihilisme, comme nous y invite le Pape François :

Soyons « Missionnaires de l’espérance parmi les peuples » !

En effet, réjouissons-nous car Dieu nous aime ! Comme nous le rappelle la lettre aux Corinthiens (1 Co 15), l’essentiel, le salut, par grâce nous est offert ! Nous sommes victorieux, sauvés de la mort par l’œuvre de Jésus Christ. Restons fermes et inébranlables dans cette foi et prenons « une part toujours plus active à l’œuvre du Seigneur ». Nous avons ainsi la certitude de porter du fruit.

Ainsi, le psaume, nous rappelle qu’il est bon, sous-entendu pour nous, de rendre grâce au Seigneur, de le louer. Nous tenir en Sa présence « planté dans ses parvis » fait grandir et porter du fruit, « garder sa sève et sa verdeur ».

De plus, les textes du jour contiennent des maximes de sagesse qui nous ouvrent des voies.

Dans l’Évangile (Lc 6, 39-45), les paraboles sur l’œil et la vue (le regard) nous invitent à ne pas être dans le jugement, à gagner en lucidité, en prenant conscience de nos propres limites (la poutre dans notre œil) avant de juger celles des autres (la paille dans leur œil). Il nous invite à commencer par nous changer avant de vouloir changer les autres et à prendre soin du « trésor », l’Esprit saint, qui demeure en notre cœur et qui ne demande qu’à se déployer.

La métaphore de l’arbre et de ses fruits nous invite à nous greffer sur le Christ afin qu’il déverse sa vie en nous et que nous portions du fruit. Or, pour nous guider et déverser sa vie en nous, Jésus a institué l’Église et les sacrements, car (comme il est écrit dans la bulle d’indiction n°24) la vérité de l’expérience sacramentelle, vécue dans la foi, fonde l’espérance qui « n’est pas un optimisme vain, mais un don de la grâce dans le réalisme de la vie » et la charité…

Alors, que le carême qui commence cette semaine soit pour nous l’occasion de témoigner, de remettre Dieu au centre de nos vies en lui rendant grâce, en le louant, en allant à sa rencontre dans la prière et dans les sacrements ou Il se donne. Notre paroisse va d’ailleurs nous offrir l’occasion de redécouvrir ces sacrements en organisant des groupes d’échanges pendant le carême.

Bonne entrée en carême ! Que le Seigneur vous bénisse et vous garde !

Xavier Lefèvre

Diacre Permanent