Feuille d’information du 17 au 23 novembre 2024

Feuille d’information 17 au 23  nov. 2024

Le printemps à toutes les saisons 

Il ne s’agit pas ici de la désaisonnalisation des tomates mais plutôt de la vie chrétienne et de son déploiement dans l’Histoire et dans nos vies. On aime arriver fin novembre et étendre ces évangiles qui marquent la fin de l’année liturgique en nous faisant entendre les paroles de Jésus, apocalyptiques, non pas comme à propos d’une fin du monde, mais parce qu’elles révèlent le sens du temps que nous vivons : combat, enthousiasme pour l’évangile, attente, avènement d’un monde nouveau.

Il s’agit bien de cela : Jésus prend l’image du figuier bourgeonnant pour nous le faire comprendre. Il ne s’agit pas tant de la fin du monde, que la fin d’un monde, vieilli par le péché et le Malin, qui déjà laisse sa place à un monde qui ne passe pas, fondée sur la vie du Christ Ressuscité. Quand ? Déjà maintenant, même si l’été n’est pas encore là.

A défaut de figuier dans la cour (pour le moment), regardons l’olivier. Nos chers oliviers ont retrouvé la pleine terre, et l’un d’entre eux est tellement heureux qu’il développe de magnifiques branches vert tendre. Il y a de la vigueur, une vigueur nouvelle. Le premier enseignement est que cette poussée de sève lui vient de la pleine terre. Une bonne terre donne de belles pousses. Pour être de ce monde nouveau, il nous faut de la bonne terre : un bon sommeil, manger correctement sont les fondamentaux d’une bonne vie spirituelle. Les sacrements fournissent l’engrais sans lequel rien ne pousse ; du temps pour la prière aussi. Chaque jour, semaine, mois, année : entrer dans un rythme chrétien et donc humain, qui nous fait apprend à habiter le temps. Nous ne savons ni le jour ni l’heure, heureusement ! Nous ne serions pas capables de vivre correctement le temps présent, celui dans lequel Dieu se donne, là, présentement.

Guerres, famines, conflits, le chapitre 13 de saint Marc ne passe pas sous silence les signes d’un monde à bout de souffle ; mais il donne aussi les signes de ce monde nouveau que le Christ a inauguré : proclamation de l’évangile, force du Nom du Christ, puissance agissante de l’Esprit-Saint chez les témoins. Oui, il faut un regard éduqué par le Christ pour voir ce qui se trame dans ce monde. Les guerres, la corruption, la violence jusque dans nos écoles n’entament pas l’espérance et notre détermination à nous laisser transformer par l’Esprit-Saint. Quand les bourgeons sont là, la Vie est déjà victorieuse.

Père Louis THIERS