
Feuille d’information 23 au 29 mars 2025
Comme de nouveaux baptisés
Ceux qui participeront ce dimanche à la messe de 10h30 à la paroisse seront peut-être surpris d’entendre un évangile qui n’est pas celui auquel ils s’attendaient. C’est un passage de l’évangile selon saint Luc (Lc 13,1-9) qui est normalement proclamé en ce troisième dimanche de Carême : l’appel de Jésus à la conversion. Nous sommes dans l’année C. Les évangiles de la messe dominicale sont en effet répartis sur trois années : saint Matthieu pour l’année A, saint Marc (et certains passages de saint Jean) pour l’année B, saint Luc pour l’année C. Cette répartition correspond à la volonté du Concile de Vatican II de permettre aux fidèles de bénéficier au mieux des richesses des Saintes Ecritures.
Quand on célèbre les scrutins des catéchumènes (les scrutins sont des prières destinées à affermir les catéchumènes à l’approche de leur baptême), on est tenu de prendre trois lectures tirées de l’évangile selon saint Jean. Le 3e dimanche de Carême, c’est l’évangile de la Samaritaine (Jn 4). Jésus vient à la rencontre de cette femme à la vie compliquée, et lui demande à boire : « donne-moi l’eau de ton puits ». Il lui fait comprendre que l’eau qu’il lui demande, c’est l’eau de sa foi. Mais le cœur de cette femme est compliqué, obstrué par tant de souvenirs lourds à porter. Elle se cache à elle-même son propre péché. Jésus instaure avec elle un étonnant dialogue qui la conduit à ouvrir son cœur, il lui faire faire un chemin de vérité et la conduit à se réconcilier avec Dieu, avec elle-même, avec ses compatriotes aussi. Il la conduit sur un chemin de liberté : « la vérité vous rendra libres ». Comme pour la Samaritaine, le Seigneur vient à la rencontre des catéchumènes, et cherche à parler à leur cœur, dans l’amour et dans la vérité, pour en faire jaillir l’eau vive de la foi. A nous aussi, il demande à boire : c’est de notre foi qu’il a soif. « Jésus a soif de notre soif » dit saint Augustin.
Dimanche prochain, 4e de Carême (scrutins à la messe de 18h30), ce sera l’évangile de l’aveugle-né (Jn 9). Jésus vient le guérir de sa cécité. Il vient, dit-il, pour une remise en question : que ceux qui sont persuadés de voir (et de savoir) se rendent compte qu’ils ne voient pas, et que ceux qui se savent aveugles se laissent toucher par lui afin d’être guéris. Il ouvre nos yeux pour que nous croyions. Par notre foi, nous nous laissons illuminer par Dieu. Le baptême est appelé en Orient une « illumination ».
Le 5e dimanche de Carême (scrutins à la messe de 10h30), ce sera l’évangile de la résurrection de Lazare (Jn 11). Peu de temps avant sa Passion, Jésus donne un grand avertissement en faisant sortir Lazare de son tombeau : la mort va être définitivement vaincue. Il annonce le salut qu’il opèrera par sa mort et sa Résurrection. Par le don de l’Esprit Saint qui l’a ressuscité, il nous fait entrer dans la vie incorruptible, celle qui nous est donnée par le baptême. Ce qu’il nous demande, c’est de croire : « je te dis que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ».
C’est donc un itinéraire de foi que nous offrent ces trois lectures. Et les catéchumènes nous permettent de le vivre nous aussi, comme eux. L’écoute des évangiles, nos efforts de Carême, le sacrement de la confession que l’Eglise nous demande de recevoir avant Pâques, vont nous disposer à proclamer solennellement notre foi dans la nuit de Pâques, comme de nouveaux baptisés, dans la puissance et dans la joie du Christ ressuscité.
Père Henri de l’Eprevier
Curé