La figure à la fois originale et exemplaire de Paulin Enfert, témoin de l’Evangile auprès des jeunes et apôtre de la charité dans un quartier particulièrement défavorisé de Paris, La Maison Blanche, dans les années 1880 – 1922, lui a valu dès son vivant une réputation de sainteté, entretenue ensuite par les souvenirs des témoins et la mémoire célébrée à l’occasion des anniversaires et fêtes consacrées à la pérennité se ses œuvres.
L’initiative de porter cette réputation devant la Congrégation pour les Causes des Saints, a été engagée une première fois en 1984, sans suites, au sein du Conseil d’administration des Œuvres de La Mie de Pain. Elle est reprise en 2010, par une association des Amis de Paulin Enfert qui se crée à la fois avec l’appui de la paroisse Sainte-Anne de la Butte-aux-Cailles, et celui de la Fondation des Œuvres de La Mie de Pain, « pour promouvoir et donner en exemple la vie et l’œuvre de Paulin Enfert, afin de favoriser la mise en œuvre concrète des valeurs dont il a été l’apôtre, notamment dans les œuvres caritatives de bienfaisance et d’assistance, dont il a suscité la création, directement ou indirectement : à cet effet, elle entreprendra notamment les démarches nécessaires à l’ouverture d’une enquête, en vue de l’Instruction de la Cause de canonisation de Paulin Enfert. Siège Social : 188 rue de Tolbiac, 75013 Paris. » (déclaration à la Préfecture de Police de Paris, le 12 février 2010 – N° 1752. Journal Officiel du 27 février 2010, page 909).
Dès ce moment, l’association Les Amis de Paulin Enfert, présidée par René Locqueneux, se porte comme acteur pour ouvrir la Cause de béatification de cet éducateur chrétien, fondateur d’œuvres (le patronage St Joseph de la Maison-Blanche, les Œuvres de la Mie de Pain). Il faut faire valoir « une réputation de sainteté spontanée, très large et nombreuse », en tenant compte de ce que les dernières normes de la Congrégation pour les Causes des Saints insistent sur « très large ».
La première démarche officielle, vise à la demande d’ouverture de la Cause à l’adresse de l’autorité épiscopale. Par l’intermédiaire avisé du Promoteur des Causes, l’ « abbé » Joseph Chôné, depuis décédé, un postulateur de la Cause de Paulin Enfert, l’abbé Jean-Charles Barboure, Vicaire de la paroisse St-Pierre-de-Montrouge (Paris, XIVème arr.) a pu être proposé. Ayant rassemblé les premières informations nécessaires, celui-ci a adressé en janvier 2012 la supplique ou libelle d’enquête à destination de l’Archevêché de Paris.
Un contretemps intervient alors du fait de la passation de pouvoirs demandée à l’Evêque d’Orléans, dans le ressort du Diocèse duquel Paulin Enfert est décédé (à GIEN, en septembre 1922), pour confier les procédures à l’Archevêque de Paris ; l’assemblée des Evêques d’Ile-de-France doit en décider.
Par ailleurs, la nomination d’un nouveau promoteur des causes à Paris, l’abbé Varangot, implique aussi un certain délai de communication des éléments du dossier.
Celui-ci est remis alors à l’étude pour complément d’information. Sur l’intervention du nouveau Promoteur des causes, chancelier de l’Evêché, Monseigneur Jean-Marie DUBOIS et du Délégué diocésain le père Pascal NEGRE, un nouvel élan est donné à la procédure qui conduit à la nomination en janvier 2017 d’un nouveau postulateur le père Arnault MENETTRIER, puis à celle d’une vice-postulatrice Madame Catherine PRADE en janvier 2018, qui aboutit à la rédaction et à la présentation du Libelle.